lundi 20 septembre 2010

Bus vers Mendoza

Puisque la route sera longue jusqu'à Mendoza, nous avons choisi de quitter Buenos Aires en soirée et d'essayer les « cama suite » pour pouvoir dormir et aussi être nourris durant le voyage. Durée du trajet : 14 h.

Nos places sont à l'étage supérieur de l'un de ces nombreux autobus à deux niveaux qui sillonnent le pays dans tous les sens. Lorsqu'il nous arrive d'en suivre un en voiture, je crains toujours qu'il ne se renverse sur le côté tant il tangue dans les courbes et me paraît anti-aérodynamique. Nous avons choisi la compagnie Andesmar un peu pour le prix, mais surtout pour l'heure de départ. Les sièges terriblement confortables se transforment en lit (c'est ce qu'ils appellent ici le «cama suite». Nous profiterons de cette longue route pour dormir et ainsi utiliser ces heures de transport à bon escient.

Le trajet a drôlement (et étrangement) commencé par un bingo (vous avez bien lu, bingo comme dans B-I-N-G-O). Le garçon en chemise blanche immaculée, cravate et pantalon noir impeccables (j'ai toujours trouvé ce genre de costume inquiétant) nous informe que toute la carte devra être remplie avant de pouvoir crier victoire (ou bingo!) et René comprend que le prix est un pingouin, ce qui nous fait redoubler d'ardeur. Ça a été long. Très long même, avant qu'une dame ne s'exclame enfin et reçoive son prix, une bouteille de vin de la maison... Pingouin.

Après cette belle activité de groupe, on nous a servi un plateau tout emballé de plastique avec des victuailles elles-mêmes enveloppées de plastique et immangeables. Même les biscuits secs étaient dégueulasses. Il faut le faire quand même, rater des biscuits secs. Et n'allez pas croire que nous sommes fines bouches. Que non.

Donc, bingo coché, bouffe cochée, reste le dodo. Du moins, c'est ce que nous pensions, mais le garçon à la chemise blanche a une autre idée en tête. Il insère un DVD et malheureusement nous constatons qu'il n'y a pas d'écouteurs dans ce bus 1ère classe. Plutôt que de lire tranquillement, nous allons nous taper un mauvais film américain avec Cameron Diaz. René me salue avec un verre de champagne que François et moi n'avons pas osé goûter. Je mets mes bouchons et je me cale dans mon «cama» vraiment confortable il faut l'avouer. Le film est enfin terminé. J'ouvre mes yeux et je vois François crampé qui regarde René. J'enlève un bouchon. «En se redressant, René a éteint la lumière avec sa tête» qu'il me dit entre deux fous rires. Bref, nous sommes fatigués. Nous parvenons à dormir jusqu'à ce que le zélé garçon décide à 8 h de réveiller un à un tous les passagers. C'est au son de vieux succès anglos des années 80 qu'il nous apporte une boîte de carton bleu avec des dessins enfantins avec inscrit dessus : «Momentos magicos». Nous nous regardons tous les trois d'un air dégoûté. Nous fouillons dans la petite boîte dessinée pour les moins de 6 ans et y trouvons que des putain de machins sucrés bons à vous faire vomir. Yarke!

J'ai l'air de chialer comme ça, oui un peu c'est vrai, mais je tente surtout de vous dissuader de prendre le «cama suite» avec Andesmar. Ou si vous choisissez cette compagnie, apportez votre lunch et n'oubliez pas vos bouchons.
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